Ankara demande à Washington de renoncer aux postes d’observation en Syrie alors que le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey, tente de persuader les autorités turques de l’utilité de leur mise en place.
Jeffrey était à Ankara vendredi pour la troisième réunion du groupe de travail turco-américain sur la Syrie, au cours de laquelle les deux « alliés » sont convenus d’accélérer « d’ici la fin de l’année » la mise en œuvre de la feuille de route sur Manbij, une région du nord de la Syrie contrôlée par les YPG et où se trouvent des soldats américains. Jeffrey s’est entretenu avec le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar ainsi qu’avec les responsables du Renseignement turc.
Le ministre turc de la Défense avait déjà vivement critiqué le 24 novembre la mise en place de ces postes d’observation à l’Est de l’Euphrate, annoncée quelques jours auparavant par Washington, qui visent à rassurer la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Interrogé par les journalistes, James Jeffrey a souligné le renforcement des relations turco-américaines en vue de résoudre la crise en Syrie en affirmant que « le soutien des USA aux Kurdes syriens est tactique et provisoire ».
Il a assuré que le modèle suivi à Manbij avec la Turquie peut être un modèle qui pourrait apporter la paix dans l’ensemble de la Syrie.
Quant à l’instauration des postes d’observation à l’est de l’Euphrate, elle « a pour objectif de garantir la sécurité dans la région, y compris celle de la Turquie. Le but est d’empêcher les tirs de harcèlement en direction de la Turquie », a-t-il indiqué.
Les médias proches du Parti de la justice et du développement (AKP) ont vivement critiqué cette initiative des États-Unis et réaffirmé que le général Hulusi Akar avait exigé, lors d’un entretien houleux avec James Jeffrey, l’arrêt immédiat de ce projet qui est en cours de réalisation.
En outre, un groupe d’étudiants nationalistes turcs se sont rassemblés devant le ministère des Affaires étrangères de leur pays en signe de protestation contre le soutien des USA aux milices kurdes qui opèrent dans le nord de la Syrie et pour dénoncer aussi la visite de James Jeffrey en Turquie.